Nous avons évoqué lors du précédent article nos recherches et réflexions sur le choix du véhicule pour notre projet de voyages à l'année.
Pour entrer dans le vif du sujet, lorsque nous nous sommes documentés sur les campings-cars, le prix des véhicules neufs nous a largement dissuadé. De plus, dans les forums, beaucoup de campings caristes se plaignent des prestations fournies, de la qualité des équipements et de la faiblesse des aménagements. Dans des vidéos, quelques camping-caristes relèvent notamment des problèmes d'étanchéité de leur véhicule. Mais pas de panique, il existe des blogs sur les astuces et réparations des joints du toit du camping-car.
Quels critères privilégier dans ses choix ?
Voici les critères importants qui ont pesé dans la balance, nous faisant oublier le confort et l'esthétique de certains intérieurs de camping-car.
- L'aspect financier : achat du véhicule, consommation de carburant, assurance, entretien du camping-car et péages.
Le prix, pour nous, exorbitant à l'achat neuf des camping-cars, au bas mot, 70 000 euros est un élément important, et pas des moindres. Quant à acheter un véhicule d'occasion pour voyager, c'est avoir peu de garanties sur la fiabilité du véhicule. Il faut intégrer que Jean-Paul et moi ne sommes pas mécanos. Que ferons nous une fois en panne quelque part au bout du monde ?
Il existe quelques forums pour les camping-caristes et vanlifers où ils échanges sur l'entretien du véhicule, les astuces et conseils lorsqu'un problème spécifique se présente. Voir : https://www.campingcaraide.fr/
- La consommation en carburant reste un frein encore plus aujourd'hui ! Un camping-car consomme en moyenne (12 à 15 litres/100) . Étonnamment, les camping caristes sont peu bavards lorsque nous évoquons ce sujet avec eux.
- Les assurances: en moyenne la fourchette de prix se situe entre 250 et 550 euros par an et là votre camping-car est assuré à minima, c.a.d. au tiers sans option, vol ou autres.
Un autre critère : l'obligation pour le camping cariste d'avoir un second véhicule (voiture, moto, quad), ou un vélo (pour les plus sportifs) pour sillonner à quelques kilomètres de son lieu de stationnement ou pour ses besoins de déplacement une fois de retour à la maison. Le camping cariste doit aussi prévoir une solution pour stationner son véhicule, hors voyages, soit dans un gage, parking, ou en gardiennage, soit un budget supplémentaire de 550 euros/an environ.
Aux péages d'autoroutes, que cela soit camping-car (inférieur ou égal à 3.5 tonnes), fourgon ou caravane, le prix est toujours majoré : nous passons en classe 2.
Un véhicule pour un mode de vie
Au-delà du budget, une forte contrainte technique nous est apparue : les véhicules sont bas sur roues par rapport à nos besoins. Nous les voyons très souvent garés sur des aires d'autoroute, à proximité de route, sur les parkings, dans des campings, (et encore pas tous!). Certains campings à la ferme ou en montagne ne sont pas très accessibles pour eux. Ils peuvent s'y embourber facilement.
Un voyageur itinérant en camping-car nous a raconté qu'il avait été pris au piège à Antequera, en Espagne, dans le centre historique aux rues étroites de la ville. Il avait tout bonnement suivi les indications de son GPS. Un gros véhicule demande davantage d'anticipation et de préparation avant tout déplacement semble-t-il...
Nous nous souvenons de campings-cars immobilisés à Almería, patinant dans des gravillons, en bord de plage. La grande solidarité entre camping-caristes a permis aux malchanceux de s'en sortir. Oh hisse ! Tous sortent, cordes, sangles de remorquage et beaucoup d'huile de coude.
La sécurité, une charge mentale au quotidien
À cette occasion, nous avons rencontré René en bord de mer, un homme fortuné qui avait tout quitté pour passer à l'année sa retraite dans un camping car de 9m de long. « Venez-nous disait-il, il y a un spot du tonnerre à l'extérieur d'Almería, vous y serez bien. J'y suis depuis 6 mois ». Quand nous sommes arrivés, quelle déception ! Il y avait des dizaines et des dizaines de campings-cars stationnés à moins d'un mètre de distance les uns des autres, avec tout juste l'espace pour ouvrir les portières latérales de leur camping-car.
Fréquemment, les camping cariste préfèrent se regrouper pour des raisons de sécurité. Beaucoup de retraités voyagent en camping-car neuf. Leur véhicule représente souvent pour eux le travail de toute une vie.
Un jour, vers Nerja, nous nous garons sur un parking le temps de prendre quelques photos pour nos panoramas. Jean-Paul se dirige vers un camping-car et là... douche froide ! L'occupant se montre très agressif et ne veut pas nous parler.
Les camping-caristes ont pratiquement tous investi dans des systèmes de sécurité, des alarmes, certains ont même enregistré des aboiements. Beaucoup ont un chien voire deux, même trois pour éventuellement se défendre, et partagent volontiers leurs astuces pour dissuader le rôdeur.
De nouvelles amitiés au rendez-vous
Le voyage est souvent l'occasion de se faire des amis : les camping caristes se lient d'amitié le long de leurs périples et n'hésitent pas à se donner rendez-vous les années suivantes ou même à faire un bout de route ensemble. Quelques voyagistes spécialisés proposent des caravanes de camping-cars pour visiter les pays nordiques par exemple.
Non loin de Cadix, en nous promenant sur la plage, nous avons rencontré des retraités très sympathiques. Nous les avons invités à passer la soirée de la Saint- Sylvestre dans un lieu typique, connu des espagnols. Ils ont décliné notre invitation au prétexte de perdre leur place. Il faut dire qu'ils bénéficiaient d'un magnifique panorama avec le couché du soleil sur l'Atlantique.
Au final, le calme pour nous est essentiel. Prendre le petit déjeuner dans « la verte » et non sur du bitume, entre deux camping-cars, reste non négociable. Non, le camping-car, ce n'est pas vraiment ce que nous voulons aujourd'hui !