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La Norvège

La Norvège, découverte d'Oslo

Par Marie, épisode 5Publié le: 22/12/2024

Temps de lecture: ≈ 6mn

Photo qui montre Le blason d’Oslo est vieux de 700 ans et montre Saint Hallvard siégeant sur un trône décoré de deux têtes de lion. À ses pieds, une femme qu’il tente de protéger| Cliquer pour agrandir

Oslo, prairie des dieux, en français

C'est en train que nous décidons d'aller à Oslo, évitant ainsi les parkings et la circulation, imagine-t-on, dense dans une capitale européenne. Tout excitée, je me réjouis à cette découverte, surtout qu’un franc soleil généreux est enfin au rendez-vous. Jean-Paul, lui, a des souvenirs de 40 ans. Avec son vélo, il parcourrait les 46 kilomètres sans les ressentir, pressé de retrouver ses amis d'alors, les jeunes femmes et l'animation de la ville. Il s'ennuyait à Hobøl. Les soirées étaient longues après les journées de récolte. Depuis, la ferme a bien changé, des hangars ultras modernes et panneaux photovoltaïques ont pris possession d’une partie des terres, il reste tout de même des champs à perte de vue. « Il faut s'adapter ou mourir » dit le fils d'Irène, Sveinung qui a repris l'exploitation. Il a davantage le profil du chef d'entreprise, rien à voir avec le paysan des années 80 qu'était son père, Svein.

Photo qui montre Le tigre d'Oslo, œuvre en bronze de 4,5 mètres. | Cliquer pour agrandir

Nous laissons Roulotte chez notre hôte et garons la voiture sur le parking gratuit de la gare de Knapstad ce 24 juin à 10h00, pour une heure de trajet. Pas de bornes sur le quai, les 278 Kr, soit près de 24 euros par personne, sont à payer au contrôleur directement. Le train de banlieue est propre et moderne, pareil à celui de la plupart des grandes agglomérations que nous connaissons. À l'entrée du wagon, nous ressentons le froid conditionné fendre l’air chaud de l'extérieur. Il fait bon ici, c’est à loisir que nous regardons la campagne environnante avec ces maisons colorées en bois disséminées ça et là où pavane le drapeau norvégien. Bientôt, un long tunnel de plusieurs kilomètres nous cache la vue. Je l’avais oublié ce tunnel, c’est Jean-Paul qui me le rappelle en relisant mon article, tant il est difficile pour lui de se sentir enfermé.

Une fois arrivés à Oslo, nous cherchons l’Office de tourisme. Peu de natifs le connaissent si bien que nous devons miser sur le GPS du téléphone qui nous fait tourner en bourrique. Une longue esplanade est face à nous, il s'agit de la place Tigerstaden, la ville du tigre en Norvégien. L’Office ne devrait pas être très loin...

Photo qui montre Le parvis de la gare | Cliquer pour agrandir

Oslo, la ville du tigre

Passée cette galère, nous arrivons au bureau convoité. Une jeune Française nous reçoit avec un large sourire. Étudiante, elle a décidé de parfaire son Anglais et apprendre le Norvégien à Oslo. Nous nous apercevrons au cours de notre périple qu’il y a beaucoup de français dans les métiers du tourisme et de la restauration.

Nous prenons la direction de l’Opéra avec quelques prospectus et tickets de bus en poche pour nous rendre chez Liv et Sean. Il est déjà midi et nous sommes attendus pour 17h00. Le temps nous manque et c'est en bus à impériale que nous visitons la capitale. Sur le parvis de l'opéra, différentes compagnies proposent de découvrir la ville en deux heures. Nous constatons que les prix varient énormément d'un opérateur à l'autre et négocions les tarifs.

Photo qui montre L’Opéra d’Oslo | Cliquer pour agrandir

Oslo et son opéra

Beaucoup de monde sur cette splendide place emblématique d’Oslo. Il est difficile de faire des prises de vue sans qu'un visage, un bras, s'invite dans le cadre. Impossible de faire des photos panoramiques ! Pas étonnant, même les plus casaniers ne sauraient résister à ce temps magnifique. Je m'aperçois depuis le début du voyage de l'importance que j'accorde au soleil. Ses rayons sont indispensables à mon équilibre et je comprends d'autant plus les Norvégiens qui s'envolent régulièrement une semaine ou deux en Turquie, Grèce ou Espagne. Aujourd'hui, nous n'avons pas envie de nous enfermer, les extérieurs de l’Opéra transportent déjà notre imaginaire, c'est une véritable prouesse architecturale, nous nous sentons sur un iceberg avec ce granit blanc sur les façades et ce marbre italien sur le sol de la large rampe.

Photo qui montre Les saunas au bord de l'eau | Cliquer pour agrandir

Oslo organise la Gay Pride

Partout, des drapeaux de couleur habillent la ville. Le défilé de la Gay Pride passera par Oslo dans 5 jours, le 29 juin. Nous apprenons que plus de 80 bénévoles sont à pied d’œuvre pour organiser ce festival, l'un des plus importants de Norvège. Il a eu lieu tous les ans durant 10 jours. Certaines enseignes affichent aussi le fanion montrant ainsi leur soutien à la communauté homosexuelle, et d'autres pas. Je n'ai pas vu ce mouvement d'une telle ampleur en France.

Photo qui montre Drapeau LGBT : rouge, la vie,orange, la guérison, le jaune, le soleil, vert, la nature, le bleu, l'harmonie et le violet, l'espoir | Cliquer pour agrandir

Le parcours éclair en bus à impériale à l’avantage d'offrir une vue étendue sur la commune et son évolution. Nous prenons de longues avenues, passons par l'Hôtel de Ville, le Parlement et descendons à la station Palais Royal, Jean-Paul n’en revient pas. Des corbeaux au bec acéré et aux yeux vifs se jetaient sur les restes, déchiquetant les canettes de coca et les papiers gras laissés à même le sol par des touristes peu délicats. Des diseuses de bonne aventure nous emboîtent le pas. Moi, j’ai un tout autre regard, découvrant la capitale pour la première fois. Se vérifie ici, l'adage qu'il vaut mieux ne jamais revenir sur ses lieux de souvenir. C’est donc avec ces sentiments mitigés que nous retournons vers l'opéra toujours en bus avant de prendre une correspondance pour la banlieue où vivent les amis de Jean-Paul.

Photo qui montre Le Småmat, plat traditionnel Norvégien | Cliquer pour agrandir

Une recette norvégienne, le Småmat

Liv vient nous chercher à la station proche de chez elle. C'est au pas de course que nous retrouvons Sean, son époux. J'ai à peine pu faire leur connaissance que nous passons à table. Il est 17h30. Eh oui! c’est l’heure du dîner. Le småmat, longuement mijoté, n’attend pas. Nous goûtons ce ragoût fumant, plat ancestral de la région qui finalement se mange sans faim.
Jean-Paul et Sean discutent des temps anciens où ils travaillaient ensemble à la ferme. Je devine des sourires entendus entre les deux copains, se remémorant quelques épopées de jeunesse. Pendant ce temps, je prends note de la recette que Liv me dicte avec précision et vous la livre ci-dessous.

« Autrefois, nous cuisinions le renne et l'élan, me dit-elle, mais aujourd'hui cela est devenu rare et très cher ». Effectivement, lors de notre voyage, nous n’avons mangé que des saucissons de cervidés. En revanche, le saumon est très présent dans les supermarchés. Un peu trop gras, nous les avons boudés. Il est évident que pour la plupart, ils proviennent des fermes aquacoles qui sont très nombreuses dans les fjords.

Photo qui montre Une femelle élan | Cliquer pour agrandir

Le småmat, ingrédients, (pour environ 2,5 litres de soupe, 4 personnes)

500g de bœuf maigre, 200 g de jambon cru et 100 g de viande séchée, 1kg de pommes de terre 300 g de carottes, 300 g de poireaux et 300 g de choux

Préparation

  1. Couper les légumes en cubes d’environ 1 cm
  2. Cuire chaque type de légume séparément (pour que le bouillon reste clair). Filtrer et laisser refroidir
  3. Cuire la viande jusqu'à ce qu'elle soit tendre (environ 1 heure), puis la retirer, la laisser refroidir et la couper en cubes d'environ un centimètre
  4. Pour améliorer le goût, faire mijoter le reste du bouillon et de viande séchée, à petit feu pendant 4 à 8 heures.
    Écumer régulièrement le bouillon pour qu'il reste clair
  5. Mélanger le bœuf et les légumes au bouillon de viande
  6. Salé et poivré
Photo qui montre Œuvre contemporaine | Cliquer pour agrandir

Nos amis habitent un petit appartement, simple, modeste, mais confortable. Ici aussi, les lumières sont allumées en plein jour et il m’est arrivé d’éteindre par automatisme la salle de bain avant les remarques de Liv. Je reste perplexe, les ampoules fonctionnent 24h/24, de surcroît en plein été.

Photo qui montre un Ancien quartier qui se transforme en une citée moderne et vivante | Cliquer pour agrandir

Balade le long de la rivière Akerselva

Après une nuit tranquille et un copieux petit déjeuner avec d’excellentes « waffles » maison (gaufres), Liv nous propose de l’accompagner sur le parcours de santé qu’elle réalise pratiquement tous les jours, et cela à 70 ans. Il fait chaud et humide, le soleil est malgré tout timide. Toujours d’un bon pas, nous entamons la balade le long de la rivière Akerselva

Photo qui montre le Quartier chic de Nydalen | Cliquer pour agrandir

Nous nous engageons sur le sentier à partir du pont Beierbrua, et longeons le cours d’eau. Ce lieu est méconnu des guides touristiques visiblement. Autrefois, ces rives accueillaient des industries textiles et sidérurgiques très florissantes. La rivière avait un débit très important, sa particularité est de naître dans la commune d'Oslo, de la traverser sur 8 km et d'aller se perdre dans le fjord éponyme. C’est rare qu’une rivière reste dans le seul périmètre d’une commune. Il paraîtrait que dans certains de ces entrepôts, il se vendait à prix d'or, au siècle dernier, de l'alcool de contrebande. Aujourd'hui, ce quartier est devenu très prisé des jeunes actifs. Pittoresque et paisible, il laisse s'exprimer architectes et artistes en tout genre.

Photo qui montre des Constructions moderne | Cliquer pour agrandir

Les maisons des ouvriers et les ateliers se sont transformés en restaurants, scènes culturelles, appartements modernes et résidences pour les étudiants en beaux-arts notamment. Nous rencontrons sur le sentier de nombreux joggeurs, pêcheurs, cyclistes et kayakistes profitant du parcours verdoyant. De temps en temps, le bruissement des colverts ou des castors dans le lit de la rivière vient troubler le calme des lieux. Un peu plus loin, à Nydalen, les enfants s'adonnent à la baignade et pataugent sous les cascades de faibles intensités ou dans les trous d'eaux, tandis que les parents lézardent au soleil, au point pour certains de devenir pareil à des écrevisses! Nous finissons notre ballade à Frysja , tout près du lac Maridalsvannet, naissance de la rivière d’Akerselva

Photo qui montre une Aire de pique-nique | Cliquer pour agrandir

Occasion de faire une halte sur l'aire de pique-nique et de nous imprégner de la douceur de vivre dans la capitale. Déjà, je m'imagine installée. Je me hasarde à demander à Liv, combien faudrait-il gagner pour demeurer à deux à Oslo ? Clairement, cela serait au-dessus de nos moyens, au moins 3 000 euros par mois sans le logement. Jean-Paul, amusé, rétorque, "tu désenchanterais vite, l’hiver est précoce et les nuits longues ici, tu ne le supporterais pas". Il a raison.
Mon regard se pose sur ses jeunes mamans discutant assises sur l’herbe, les enfants insouciants jouant à leur côté. L'été est peut-être trop court pour eux aussi!

Nous rentrons pour le repas, retrouvant Sean, une bière à la main, captivé par la coupe du monde de football à la télévision

Photo qui montre Oslo et le parc Vigeland | Cliquer pour agrandir

Oslo et le parc Vigeland

Le lendemain, avant de quitter nos hôtes pour rentrer à Hobøl en fin de journée, Liv nous fait visiter le parc Vigeland, site ultra connu d’Oslo. Des milliers de touristes de toute nationalité foncent chaque jour vers les deux cent sculptures qui rendent hommage au vivant. Malgré cette affluence, nous ne regrettons pas cette attraction tant les œuvres en bronze, fer forgé ou granit sont superbes, et le parc immense. Comme tous ici, nous admirons le Monolithe, la roue... Les tableaux sur les parois de la fontaine méritent également qu'on s'y attarde. C'est le travail de toute une vie pour ce sculpteur qui a aussi imaginé et dessiné les jardins avec ses parterres de roses. Malheureusement pour lui, il décédera avant de voir son œuvre achevée.

Photo qui montre Le monolithe du parc Vigeland | Cliquer pour agrandir

Ce n'est qu'un au revoir

Nous remercions Liv pour son accueil et sa disponibilité, comprenant mieux la Norvège d’aujourd’hui. Nous prévoyons de nous revoir en août dans sa maison natale, au sud du pays. Pour l’heure, c’est au pas de course que nous nous dirigeons vers l’arrêt de bus pour le centre d’Oslo. Nous devons effectuer le chemin inverse. Il ne faut pas rater le train. Nous suons à grosses gouttes. L’idée de retrouver des wagons rafraîchis estompe ma mauvaise humeur.

Pas de chance, la climatisation ne marche pas. À notre grande surprise, les contrôleurs ne nous font pas payer le trajet du retour, même, ils nous offrent des glaces et de l'eau en bouteille, un dédommagement des plus agréables, n'est-ce pas?

Nous reviendrons, c'est sûr. Oslo est une ville intéressante, tant au niveau architectural qu'historique. Nous y resterons bien trois ou quatre jours en hiver, de nombreux musées sont à découvrir, celui des bateaux vikings est fermé cette année, sa réouverture est prévue en 2026

Demain, c'est le grand départ vers le Centre Est de la Norvège qui nous livrera peut être certains de ses secrets.

Dans mon prochain article, j’ai prévu de partager mes impressions sur ces sept semaines ou cinquante nuits passées en Norvège.

Suite au prochain épisode et en nous suivant dans le Flash Actus de la page d'accueil du site...

Photo qui montre La Norvège sauvage du parc de Rondane | Cliquer pour agrandir
À suivre...

Amicalement vôtre

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